Thèse soutenue

De la médecine de guerre à la médecine en guerre : administration des blessés et malades de guerre et métamorphoses du champ médical en 14-18

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Auteur / Autrice : Sylvain Bertschy
Direction : Frédéric RousseauFrançois Buton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : HISTOIRE spécialité Histoire militaire
Date : Soutenance le 30/11/2018
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CRISES - Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Humaines et Sociales - EA 4424 / CRISES
Jury : Président / Présidente : Brigitte Gaïti
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Viet, Martine Kaluszynski
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Pierru, Cécile Robert

Résumé

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Quels sont les effets de la Grande Guerre sur le champ médical et comment les agents et les institutions qui le peuplent ont-ils traversé ce « moment critique » ? La thèse présentée ici explore cette rencontre entre un temps d’exception (la séquence 14-18) et un espace social (la médecine) et elle entend montrer comment la mise en guerre du champ médical, en suspendant les logiques ordinaires de son fonctionnement social, a contribué à rendre possible une réforme de la prise en charge des blessés et malades militaires. L’enquête met en lumière le rôle des civils mobilisés, notamment des professionnels de santé – jeunes patrons de la médecine universitaire, agrégés et internes, hospitaliers, chercheurs (fondamentalistes) - qui vivent avec leur mise en guerre une expérience malheureuse de désajustement et de désœuvrement. Placés en position de subalternes dans un corps de santé ou prime une logique bureaucratique, une partie de ces élites médicales mobilise dès l’automne ses réseaux politiques et appelle à une « réforme globale » de l’organisation sanitaire, envisagée comme une « remise en ordre » de la médecine de guerre en ce qu’elle est censée remettre tout le monde à sa place, selon ses compétences, en restaurant les normes et hiérarchies du champ médical. L’accès au pouvoir des réformateurs en juillet 1915, incarné par la création d’un sous-secrétariat au service de santé dirigé par Justin Godart, s’explique alors moins par la « prise de conscience » de la situation objective des blessés et malades ou par les mobilisations des premières associations de blessés que par l’entrée dans le jeu des élites hospitalo-universitaires à partir de janvier 1915.